Petite culotte, nichons, zombies. Nope, on ne parle pas de la sainte trinité d'Highschool of the Dead. Sankarea est un manga original qui surprend à plus d'un titre. La publicité est cependant mensongère, bien que Sankarea soit classé comme Ecchi sur les sites spécialisés, il n'y à finalement que peu de place pour le fanservice. Par contre y à du zombie ! Un paquet de zombies ! Des zombies dégueulasses et flippant ! Et...et, euh, non, ça non plus y à pas enfait. L'histoire est une romance entre un jeune lycéen banal et un peu geek et une jeune lycéenne issue d'une famille aisée. Alors qu'est-ce que Sankarea : Undying Love et qu'à-t-il d'original ?
Chihiro est un jeune garçon dont la seule passion sont les zombies, passion qu'il partage avec sa cousine Ranko. Ils passèrent leur plus tendre enfance à dévorer tous les films, les séries, à jouer à tous les jeux vidéo et à collectionner des goodies de décharnés. Le p'tit gaillard à la chevelure cheloue ne rêve que d'une chose : qu'une minette décomposée (et non, je ne parle pas d'une octogénère chanteuse de varietés) noue une relation intime avec lui. Chihiro n'éprouve aucune attirance pour les femmes vivantes. Rien, quedalle. Nous abordons donc déjà une différence avec les manga de type harem conventionel : Chihiro n'aimera qu'une seule femme, pas de doute possible, pas de semblant de romance, pas de dérapage, le nécrophile est un mec fidèle ! L'auteur aurait pu jouer la carte facile de rameuter une bande de zombies femelles mais même pas.
Où sont passés mes bonnes manières ? Je vous explique la nature de sa relation mais je ne vous explique pas même l'élement déclencheur. Chihiro est un accroc au zombies, à tel point que lorsque son chat Babu décède il décide de le ramener à la vie. Contrairement à la majorité des oeuvres parlant de cette thématique, Chihiro est parfaitement conscient que son geste est égoïste, il le dit et le repète, il veut revoir son animal bouger une dernière fois, juste une dernière fois.
Grâce aux notes qu'il trouve dans un carnet qu'il à acheté plus tôt il concocte une décoction qu'il pense capable de redonner vie aux morts. Un soir, son rituel est fin prêt mais il lui manque un ingrédient, une plante dont il ignore tout. Alors qu'il s'apprête à ranimer son chat il entend une fille hurler à l'extérieur des ruines où il s'est réfugié. Sanka Rea, jeune fille d'une riche famille est entrain de s'époumoner à hurler sa rage dans un puit. Elle hurle contre son père qui prend des photos d'elle nue, elle hurle contre sa prison dorée, tout ce qu'elle souhaite est une vie normale. Rea rejoint Chihiro, et elle lui promet de faire tout ce qu'il veut s'il ne repete jamais ce qu'il vient d'entendre. Il découvre alors que la jeune héritière est mal dans sa peau, elle veut mourir, mourir et tout recommencer à zéro. Elle devient l'assistante de Chihiro et découvre tout doucement le monde extérieur et...évidemment, les zombies.
L'histoire débute donc de cette manière et dès le deuxième chapitre il y à des ellipses, plusieurs nuits passent d'un coup. Chihiro et Sanka se rapprochent chaque soir un peu plus dans les ruines où ils ont l'habitude de se retrouver. On découvre alors une Sanka qui grandit, qui évolue; la jeune fille naïve se prend d'affection pour le garçon et apprend tout de son univers, fascinés par son fanatisme elle lui trouvera la plante nécessaire et ira même jusqu'à lui demander de la ramener à la vie si elle meurt... L'hortensia, une plante vénimeuse, conclu la potion qu'administre Chihiro à son chat. C'est sans appel, aucun effet. Chihiro et Rea s'en vont, plus proche que jamais sous l'oeil espion de son père qui fomente un mauvais coup...
Allé, je suis obligé de spoil, de toute manière cela se passe dans les trois pemiers chapitres. Babu revient à la vie, confirmant l'efficacité de la potion de résurrection. Rea, de retour chez elle et désormais interdite de voir le monde extérieur ingurgite la potion qu'elle à discretement volé dans le but de se suicider. Elle ne mourra pas, pas à ce moment là. Plus tard, un evenement tragique surviendra et ce sera le véritable début de l'aventure.
"Before you see the light, you must die !"
A partir de ce moment, Rea, désormais zombifiée et liberée de toute contrainte (à la fois physique et morale) sera sous la surveillance du jeune garçon. Nous suivrons donc les pérénigrations de nos deux compères dans leur nouvelle vie et non-vie. OALA ! Un shonen classique, rigolo et mignon !
Et non, enfait non ! Certes, c'est un shonen. Ce qui explique qu'il y à quelques soucis vis à vis du scénario, par exemple lorsque Rea meurt, pourquoi finit-elle chez Chihiro ? Son père ne veut-t-il pas récuperer son cadavre ? Pas mal d'interactions sont simplifiées et nulle doute que dans un seinen, la moindre explication prendrait trois tomes. Ca manque un peu de background sur certains personnages mais peu importe ! C'est simpliste et c'est pas grave, il y à très peu d'actions mais l'affectif entre les personnages est si fort qu'on ne cesse de lire. Ce que je prenais au départ pour un manga à la con avec un pitch de merde s'est revelé très accrocheur.
Wé wé, y à quand même "ces" passages. Mais c'est rare. |
Là où Sankarea tire son épingle du jeu c'est que sous couvert de shonen il aborde des sujet sombres (pédophilie, voyeurisme, relation amoureuse d'adolescent, solitude, nécrophilie, inceste) sans s'assombrir de dramatisation exacerbée. Le ton léger rend le tout frais et n'étouffe jamais le lecteur par des lourdeurs comme on en voit dans toutes les oeuvres qui se prennent trop au sérieux. Le caractère enjoué de Sanka fait que malgré la situation, elle prend toujours tout du bon pied. Il ne faut pas s'y leurrer pourtant, le suspens laisse souvent sur des situations glauques et le doute est permis : est-ce que la suite sera gaie ou non. Difficile de prédire ce qu'il se passera dans le manga même si l'on sent que le mangaka à du mal à tuer ses personnages principaux, ils prennent souvent très cher mais le coté shonen est là pour calmer l'horreur.
"Afin de sauver sa vie, elle doit mourir." |
Oh ! J'allais oublier, c'est bien une romance ! Chihiro est amoureux de Rea. Juste parcequ'elle est un zombie, ce qui poussera d'ailleurs une autre femme à tenter de se suicider pour que le bambin l'aime à son tour. Rea éprouve des sentiments pour Chihiro, évidemment, mais nous ne sommes pas dans un classique "Je l'aime mais je ne peux pas lui dire olalala et X se rapproche de lui, que dois-je faire ? Je vais me mettre en petite culotte et frotter mes fesses sur son nez !". Rea, en état de zombie voit sa durée de vie réduite (ironie, le manga en est plein) et sa stabilité par en sucette. Son attirance pour Chihiro est couplée à sa faim. Plus elle est amoureuse de lui, plus elle est heureuse et s'attache à lui et plus elle est susceptible de l'attaquer pour le dévorer. Ouaip ! En gros, plus elle se sent bien plus elle aura envie de le tuer ! Et c'est là que c'est original, la romance est malsaine. Nous avons une amour berserk cannibale.
Chihiro passera son temps à essayer de sauver son chat et Rea de leur état lorsqu'il se rendra compte qu'être un zombie c'est pas si cool (et qu'il en à un peu marre de se faire bouffer la gueule). Au niveau du scénario il y à donc de quoi s'amouracher des dialogues correctement écrit et du suspens devenant de plus en plus épais. On garde tout de même les codes des shonen : se faire mordre par un zombie ne transforme pas en zombie par exemple, c'est sombre mais l'humour fait toujours oublier les passages difficiles.
Et en parlant des zombies je pense que vous l'aurez compris maintenant mais je vais l'écrire tout de même : ce ne sont pas des zombies à la Walking Dead. Ils tirent leurs caractéristiques des zombies hawaien, des mort-vivants magiques, ces gens qui reviennent à la vie et qui vivent une vie presque normale à ceci près qu'ils ont des actes de violences aléatoires et que leur force est surhumaine. L'évolution des zombies dans le manga est vraiment intéressante, on passe du coté "Ouah c'est trop cool d'etre immortel" à une fillette mignone aux gros yeux qui ne peut s'empêcher d'arracher la peau de l'homme qu'elle aime.
Je ne vais bien sûr pas dévoiler toute l'intrigue, au moment où j'écris ces lignes le manga ne compte que 49 chapitres (bouh le vilain mec qui lit ses manga en streaming ! Hérétique !), cela se lit très vite !
C'est ma première critique d'un manga alors je ne sais pas vraiment quoi dire, si on parlait du visuel ? Graphiquement l'oeuvre s'en tire très bien, le dessin est fin et il n'y à pas d'anormalités ou de soucis de proportions (comme c'est le cas dans Arms) mais certaines cases peuvent être confuses. C'est peut-être moi qu'est une quiche mais à un certain passage je n'arrivais pas à déchiffrer l'action (si vous voulez en discuter, je vous montrerais en MP !) Le dessin est beau, les personnages sont mignons, pas forcément originaux mais on les reconnait facilement. D'ailleurs, j'adore la tronche de Rea en super deformed, tellement adorable ! J'adore le sourire malsain de Rea mais tellement attirant. J'adore les dessins humoristiques, ils me rappellent carrément School Rumble. Le dessin s'améliore néanmoins au fil des volumes, le design reste le même mais les pages deviennent plus propres. Le dessin n'est pas non plus géné par des postures ridicules montrant les atouts des femelles. Je ne vois pas en quoi il est ecchi, okay y à quelques seins par moment mais ça s'arrête là, à chaque plan sous les jupes, l'endroit est grisés, on ne voit rien. C'est très clean, c'est très agéable. Pas d'images ni de scènes putassières pour exciter le mâle. Nous ne sommes pas dans la caricature de shonen, bien que les apparences soient trompeuses.
Je suis tombé sur Sankarea en fouillant dans une liste de manga "récents" et j'ai accroché au nom plus qu'à la pochette. "Sankarea, mais c'est cool comme nom, c'est quoi ? Un manga d'art martiaux ou un truc qui invite au voyage ? Eh ? Une romance, avec un zombie ? Mwéh, on va mettre de coté, je pourrais m'en moquer sur mon blog."
Pour un manga dont je n'attendais rien il me faut bien admettre que la lecture fut surprenante, à tel point que j'ai terminé les chapitres disponibles en deux soirées et que j'attend impatiemment la suite; à la fois séduit par le scénario, par les personnages ainsi que par le visuel, je ne peux que conseiller ce shonen qui cache bien des surprises et séduira plus d'un réfractaire du genre. Je regrette cependant qu'il n'y ait pas plus de personnages masculin pour piquer la vedette au héro et que les passages mignons/rigolo ralentissent un peu la trame. Notez qu'il y à également un anime disponible (12 épisodes+2 Oav) mais je trouve qu'il nuit quelque peu au matériel de base, le dessin et l'animation sont cependant impeccable. Sankarea est publié en France aux éditions Pika alors pas d'excuses, si vous n'aimez pas le streaming, procurez vous les tomes ! Il en vaut le coup !